Soft Skills, vous avez dit : soft skills …

En complément des compétences techniques, les softs skills ont la cote auprès des recruteurs.

C’est quoi, précisément ?

La notion de « soft skills » (compétences douces) est très large. Elle se définit souvent en creux, comme tout ce qui ne relève pas des « hard skills » (compétences dures), les compétences techniques facilement mesurables.

C’est un ensemble :

  • « d’aptitudes relationnelles, situationnelles et émotionnelles qui permettent à l’entreprise et aux personnes de faire face à la complexité et à l’imprévisibilité du monde qui les entoure. » Source : CEGOS
  • « de compétences qui ne relèvent ni des strictes connaissances, ni des compétences techniques ou de métier, c’est-à-dire centrées sur une pratique ou un univers professionnel. […]. Il semble admis que le développement des soft skills relève de l’expérience vécue – que ce soit ou non dans un cadre d’apprentissage formel – et que leur mise en œuvre combine certaines capacités cognitives, conatives 1, sociales ou émotionnelles. » Source France stratégie

Image : Institut pour la transformation et l’innovation

Une « roue des soft skills » est proposée ici

Pourquoi ces compétences sont-elles indispensables notamment pour les métiers de la fonction publique ?

  • « L’humain et ses compétences techniques sont désormais en concurrence avec les IA (intelligences artificielles). C’est un point majeur et les soft skills sont à positionner comme des compléments déterminants par rapport à l’essor des IA. » Source France Stratégie
  • Dans son article 2 « Valoriser les soft skills dans la formation des managers de la fonction publique : l’exemple de l’éducation nationale », Bénédicte Robert - rectrice de l’Académie de Poitiers – identifie 3 autres enjeux propres à la sphère publique, liés aux compétences douces : la place croissante de l’usager dans les services publics, l’évolution des relations hiérarchiques et la tendance longue à la décentralisation et à la déconcentration des services publics.
  • Les travaux de l’OCDE précisent : « Les compétences comportementales et analytiques transversales joueront un rôle important dans la façon dont les effectifs de la fonction publique sont équipés pour faire face aux défis politiques. Les compétences cognitives, sociales et émotionnelles telles que la capacité d’apprendre, de s’adapter et de gérer l’ambiguïté continueront de gagner en importance dans toutes les professions de la fonction publique. » « Les compétences sociales et émotionnelles incluent les capacités des personnes à développer de l’empathie, à cultiver des relations, à gérer efficacement la dynamique de groupe et à accepter la responsabilité. Ceux-ci sont particulièrement importants pour former des leaders dans une main-d’œuvre de la fonction publique de plus en plus diversifiée et multidisciplinaire. »

Comment les développer ?

Dans son rapport « Les soft skills pour innover et transformer les organisations » (cité plus haut), France stratégie indique :

« Les capacités d’un individu comme d’un collectif à réagir dans des contextes de transformation dé-pendent d’un nombre de facteurs variés qui s’influencent mutuellement. Ces facteurs jouent à trois ni-veaux :

  • un niveau organisationnel – les qualités de l’environnement de travail ;
  • un niveau collectif – la capacité de chacun à travailler avec les autres ;
  • un niveau individuel – les capacités cognitives, conatives et socio-émotionnelles. »

L’organisme formule des propositions pour développer les compétences douces :
« 1. Former et accompagner l’individu dans la prise de conscience, la mobilisation et la légitima-tion des soft skills acquises dans des contextes de formation et de projets antérieurs ou extra-professionnels.
Pédagogues, formateurs, coachs, accompagnants à l’emploi, etc., doivent à la fois prendre et faire prendre conscience des soft skills mobilisées lors de la formation. Comment mieux connaître ses com-pétences afin de les mettre en œuvre ?

2. Soutenir le management et les collectifs de travail dans les processus d’intégration d’une di-versité de profils et de reconnaissance des soft skills associées.
Recruteurs, managers, membres des équipes, etc., doivent soutenir les aptitudes permettant de cons-truire une compétence transversale, afin d’intégrer au sein d’un collectif une meilleure compréhension des uns et des autres. Comment mieux connaître ou reconnaître les compétences des autres afin de mieux travailler ensemble ?

3. Aider l’organisation à développer un contexte de travail et un environnement organisationnel permettant le développement des soft skills. [cf podcast de France Stratégie, durée 13 mn]
Directeurs, décideurs, managers, responsables des RH, etc., doivent organiser un cadre afin de déve-lopper les compétences de leurs collaborateurs. Comment co-construire un environnement de travail résilient et à l’écoute de ses collaborateurs afin d’accroître la performance et le bien-être au travail ? ».

Zoom sur la professionnalisation aux soft skills

Les compétences douces se modifient tout au long de la vie, notamment sous l’effet des expériences vécues : faire évoluer ses postures ou ses comportements, s’inscrit dans le temps par la pratique professionnelle et la capitalisation de l’expérience.
Aussi est-il important de proposer des dispositifs de professionnalisation articulant formation en situation de travail (la FEST est une approche de formation traditionnelle qui se déroule directement sur le lieu de travail et qui permet aux apprenants d’acquérir des compétences pratiques en travaillant sur des tâches réelles) et formation-action, basée sur les principes de pédagogie active.

Notes et références

1À la différence de la cognition, qui concerne la manière dont le monde est appréhendé par le sujet, la conation correspond à la manière dont le sujet passe à l’action

2Robert, Bénédicte. « Valoriser les soft skills dans la formation des managers de la fonction publique : l’exemple de l’éducation nationale », Olivier Bachelard éd., La formation professionnelle dans les services publics. Nouveaux enjeux, nouvelles pratiques. Presses de l’EHESP, 2019, pp. 141-146.

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