Les freins à la coopération

Il s’agit essentiellement de difficultés relatives à la coordination et à la confiance entre les acteurs, ainsi qu’aux perceptions réciproques différentes entre eux.

  • La coordination : "La coopération n’implique pas de façon systématique des gains de temps et d’énergie : en effet, partager une tâche ne se traduit pas forcément par une diminution des efforts consentis d’autant plus que cela entraine systématiquement un travail supplémentaire de coordination entre les divers acteurs (…) Ainsi, ce n’est pas parce que l’on est plusieurs à
    travailler sur un même projet que les résultats obtenus seront meilleurs que ceux obtenus par un seul individu". (1)
  • La confiance : "La confiance initiale entre les futurs collaborateurs dépend de leurs expériences passées, de leur vécu. Chaque acteur attachera donc une importance particulière à leur passé commun, aux réalisations de l’autre mais aussi du projet de coopération en lui-même ou bien à la situation nouvelle dans laquelle ils vont se retrouver. Or, ces questions ne sont pas toujours faciles à poser à ses collaborateurs et à soi-même." (1)
  • Les perceptions réciproques différentes entre acteurs :
    " Selon le cardinal, Guyonnet et Pouzoullic (1997), l’altérité [c’est à dire la reconnaissance de ce qui est autre] représente sans doute le principal obstacle à l’émergence d’une relation coopérative. En effet, dans une situation de coopération, chaque membre est unique et s’il doit coopérer avec l’autre il faut qu’il puisse envisager ce dernier comme une entité unique et reconnaître son altérité.

Plus précisément, dans une relation de coopération, il faut garder à l’esprit que :

    • les deux partenaires n’ont pas le même savoir-faire,
    • les deux partenaires n’ont pas de centres d’intérêts identiques,
    • les deux partenaires n’ont pas les mêmes critères d’évaluation,
    • les deux partenaires n’ont pas la même manière d’interpréter les évènements.

Dans ces circonstances, il faut dans tous les cas [Fischer et Ury (1994)] :

    • éviter les situations bloquantes
    • accepter son partenaires et ses différences
    • respecter certains principes de coopération (basés par exemple sur des procédures équitables, etc…)

Pour ne pas en arriver à une situation de non coopération définitive, il ne faut pas :

    • obliger son partenaire à être comme soi ou s’efforcer à être comme lui
    • vouloir dominer son partenaire ou se trouver en situation de domination
    • refuser la relation de coopération et "faire cavalier seul"
    • rendre son partenaire entièrement responsable de toute défaillance
    • se surestimer et vouloir que son partenaire soit aussi parfait qu’on ne se croit.

Dans tous les cas, une attitude de méfiance ainsi qu’un refus des différences de l’autre constituent un obstacle majeur à l’établissement d’une relation de coopération" (1)
(1) Les fondements de la coopération, Costin Zahara, Ensan/Grid/ESTP 2003

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