Travail coopératif ou travail collaboratif ?

À l’heure où les « co » sont à la mode dans nos méthodes de travail, les termes « coopérer » et « collaborer » sont parfois employés sans distinction.
Ils renvoient tous les deux à des formes de travail collectif, mais chacun correspond à une organisation de travail différente, d’après plusieurs auteurs. Jean-Pierre Bouchez* en propose une approche synthétique dans son livre « L’entreprise à l’ère du digital – Les nouvelles pratiques collaboratives ».
Le travail coopératif se fait par addition de travaux individuels. Chacun des membres du collectif est responsable de sa part de production, identifiable et prédéfinie par le coordinateur, dans un mode d’organisation plutôt verticale.
Dans le cadre de travail collaboratif, les contributions individuelles sont fusionnées dans l’action (notamment grâce à l’apport des outils informatiques), la responsabilité de la production est collective – elle incombe au groupe pris dans sa totalité. Il s’agit d’un type d’organisation plutôt transversal et solidaire, qui implique interactivité, motivation et confiance interpersonnelle.
Lors du 1er salon du management qui s’est tenu mi-novembre à Paris, Philippe Korda (consultant en management) précisait au cours d’une intervention que s’il n’y a pas assez de collaboration au sein d’une structure, c’est peut-être que les gens ne peuvent pas collaborer – ou qu’ils ne sont pas intéressés à donner ou recevoir.
Ce n’est pas le fait de mettre à disposition des outils collaboratifs qui va changer la donne…
Pour développer le travail collaboratif, il faut au préalable poser les bonnes questions, faire le bon diagnostic !

* Consultant, directeur de recherches et innovation au cabinet IDRH, professeur associé et chercheur à l’Université de Versailles Saint-Quentin

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