Les émotions positives au travail, facteur de performance

Notes de lecture

La prise en compte des émotions dans les organisations et dans le management fait l’objet de diverses réflexions dans de nombreux ouvrages et articles de revue.
C’est un thème qui fait l’actualité dans la revue « Entreprise & Carrières » N°1187 (8 au 14 avril 2014). Un dossier d’enquête, intitulé « Gestion des émotions. Une nouvelle compétence pour les managers », y est consacré.
Ce dossier présente des travaux d’identification et de gestion des émotions dans trois grandes entreprises, mais aussi relance la réflexion sur la notion d’intelligence émotionnelle (IE) et de quotient émotionnel (QE).
Un ouvrage collectif 1 traite de ce thème.

Les huit co-auteurs de ce livre estiment que : « Quand les émotions sont ignorées, mal analysées, le risque de dysfonctionnement des rapports humains au travail est grand et se fait avant tout au détriment des personnes – de manière extrêmement dramatique dans certains cas – et, par là même, au détriment des organisations qu’elles composent, plus précisément au détriment de leur cohésion et de leur performance ».
La citation ci-dessus met en exergue :

  • d’une part que les émotions au travail existent et doivent être prises en compte,
  • d’autre part que, si elles sont mal analysées ou pas du tout, elles ont des répercussions négatives sur la cohésion des groupes et la performance des organisations.
  • Pendant longtemps, on a estimé que les émotions relevaient plutôt de la sphère privée, et la rationalité plutôt de la sphère professionnelle. Combien de fois n’a-t-on entendu « Laisse tes problèmes (donc tes émotions) au vestiaire ! ».
    En remettant l’humain, dans sa globalité, au cœur du travail, ce livre va à l’encontre de cette injonction.
    « Réactions soudaines de tout notre organisme, avec des composantes physiologiques (notre corps), cognitives (notre esprit) et comportementales (nos actions) » (Dictionnaire Le Robert), les émotions peuvent provenir de la personne elle-même et/ou du contexte qui est le sien. Généralement transitoires, elles ont différents degrés d’intensité qui traduisent l’importance que l’on donne à ce qui est vécu ou ressenti.
    Elles peuvent être positives (joie, bonne humeur, etc.) ou négatives (peur, anxiété, etc.), mais elles sont toujours valables, car porteuses de sens. Elles sont traduites par des comportements bienveillants, empathiques, agressifs, de repli sur soi, etc.

6 leviers possibles sont identifiés par les auteurs du livre comme facteurs d’émotions positives.
Cinq de ceux-ci relèvent plutôt de postures, de comportements, de valeurs. Il s’agit de :

  • La liberté pour permettre à tout un chacun de passer du statut d’agent à celui d’auteur qui prend des initiatives, propose, est acteur de son travail et de sa vie professionnelle
  • La sagesse pour remettre du sens au cœur du travail et créer un environnement favorable à l’humain
  • La bienveillance qui donne confiance
  • L’authenticité pour être crédible en mettant en cohérence valeurs, paroles et actes
  • Le dialogue pour tisser des liens, créer des collectifs de travail et responsabiliser les salariés en les faisant participer aux prises de décision

Le dernier, l’accomplissement, peut être un but, une finalité ou l’état d’aboutissement d’une carrière. Ce sentiment donne la fierté et le plaisir d’avoir contribué à une action commune.
Un ouvrage conseillé, basé sur la réflexion et l’expérience :
« Cent trente entretiens menés en France, au Canada, en république Tchèque, au Danemark, en Italie et en Inde nous ont confirmé que la prise en compte de la personne dans sa globalité est génératrice d’un double bienfait : le mieux-être, l’engagement et l’épanouissement de chacun, ayant pour corollaire la cohésion et la performance des organisations » (page 15 de l’ouvrage).

Notes et références

1« Je sens, tu ressens, nous sommes… Remettre l’humain et ses émotions au cœur des entreprises et des administrations » Fondation nationale Entreprises et Performance, la documentation Française, 2012

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